Ce livre de Roger Errera vient de paraître aux Éditions Gallimard dans la Collection le débat (390 p., 22,50 €).
Roger Errera est conseiller d’État honoraire et l’on pourrait s’étonner que, haut praticien de la juridiction administrative, il aborde la justice dans son ensemble. C’est ignorer le cursus complet de ce magistrat. Longtemps membre du Conseil Supérieur de la Magistrature, il a siégé au conseil d’administration de l’École Nationale de la Magistrature. Dans son avant-propos l’auteur décrit son expérience nationale et internationale.
L’auteur analyse, chiffres à l’appui, les éléments qui placent la justice française dans une situation grave.
– les attentes et le niveau d’exigence accrus de la société française.
– les ressources humaines et matérielles notoirement insuffisantes.
– la méconnaissance et la méfiance des responsables politiques.
Le plan de l’ouvrage s’ordonne ainsi :
– Chapitre I. Une réflexion sur trois mutations majeures de notre droit au XXè siècle et un essai d’explication de la présence croissante du juge.
– Chapitre II. L’intervention du juge en ce qui concerne les personnes privées de liberté.
– Chapitre III. La présence du juge dans cinq secteurs (le droit du travail, le droit économique et des affaires, le droit des étrangers, celui de la discrimination et celui de la mémoire et de l’histoire).
– Chapitre IV. Les limites des pouvoirs et de l’intervention du juge.
– Chapitre V. Les relations des responsables politiques avec les magistrats et la justice.
– Chapitre VI. La gouvernance de la justice et l’amélioration de la qualité.
– Chapitre VII. Une approche rénovée des responsabilités.
Ce constat rigoureux, largement étayé de chiffres et de faits, s’éloigne de l’autobiographie souvent complaisante, et de considération de café du commerce. En six pages décisives, l’auteur propose à la fin de son ouvrage des réformes dont une partie pourrait ne pas attendre davantage.